2013

En 2013, la crise politique engendrée en 2012 par la révolte des touaregs du Nord et le manque de moyens militaires pour y faire face ont permis aux jihadistes de prendre possession de Tombuctou, Gao et Kidal et de pénétrer jusqu'aux portes de Mopti.  En janvier, le Président par Intérim sollicite l'aide de la France pour arrêter leur progression. L'intervention rapide et efficace des français (Opération Serval) va repousser jusqu'à Kidal les rebelles et leurs alliés terroristes, mais ceux-ci ne sont pas éliminés pour autant. Ils se sont dispersés dans la zone désertique appelée l'Adrar des Ifoghas qui leur offre une retraite pratiquement imprenable.  Jusqu'à quand?

http://www.dailymotion.com/video/xwug23_carte-animee-la-situation-au-mali-decryptee-en-cinq-minutes_news

C'est dans ce contexte difficile que nous arrivons au Mali en mars 2013.  Au delà de l'aide que nous apportons aux villageois, c'est surtout notre présence qui les réconforte. En effet, pratiquement toutes les ONGs ont quitté la région et les habitants ont un profond sentiment d'abandon.  Ils apprécient que nous soyons venus quand-même malgré les difficultés. 

Le tourisme qui commençait à se développer lentement dans le Pays Dogon et la plaine sahélienne est réduit à néant. Ceux qui au prix de beaucoup d'efforts avaient construit un petit campement pour accueillir les visiteurs sont obligés de mettre la clef sous le paillasson.  Nous sommes souvent seuls dans les hôtels qui essaient tant bien que mal de garder leur personnel et quelques chambres en état. C'est la désolation partout. Les travaux d'infrastructures routières sont à l'arrêt et ce qui devait être une autoroute à 4 bandes entre Bamako et Ségou est réduit à une piste poussiéreuse rendant encore plus longs et difficiles les déplacements. Mopti doit de plus faire face à l'arrivée massive de réfugiés venant du Nord et fuyant les jihadistes et l'extrémisme religieux.

Comment rester indifférents face à cette situation humainement désastreuse

DAKAWOMINA

L'arrivée des jihadistes jusqu'à Konna, à une quarantaine de kilomètres de Dakawomina, a semé un vent de panique parmi la population. Les parents hésitent à envoyer leurs enfants à l'école. Les enseignants ne sont plus payés mais poursuivent leur mission parce qu'ils aiment leur métier mais aussi nous disent-ils parce qu'il vaut mieux enseigner même sans être payé que de ne rien faire et perdre son expérience.

En accord avec le chef du village et ses conseillers nous finançons une campagne "Dakawomina, tous à l'école".  Nous commandons des petits sacs pour les écoliers.  Budget: 115€

Nous équipons également les écoliers et les professeurs en matériel scolaire.  Budget: 1.215€

FATOMA

Nous rencontrons Oumarou Maïga qui nous fait part des difficultés que rencontre le Centre APECF. Ici aussi, la percée des jihadistes a des conséquences directes sur les populations locales.  L'ONG norvégienne qui soutenait le centre a quitté, tout comme d'ailleurs toutes les ONGS qui étaient actives dans cette zone du Mali.

Le Centre a été construit mais les activités ne peuvent pas commencer faute de moyens. De retour en Belgique nous nous réunissons avec les membres de l'association et décidons ensemble de devenir partenaire de l'APECF et de financer l'achat de matériel pour débuter les activités et les formations des femmes à la teinturerie et la savonnerie.  Budget: 5.445€

NIA OURO

Comme nous l'avions promis lors de notre passage en 2012, nous avons apporté du petit matériel médical (stéthoscopes, tensiomètres, seringues, matériel de suture) et avons demandé à Idrissa de contacter le médecin responsable du Centre afin qu'il établisse une liste de produits pharmaceutiques de première urgence.  Ces produits ont été acheté à la pharmacie de Mopti. Budget: 1.525€

C'est également à Mopti que nous avons commandé un meuble pour ranger les produits ainsi qu'une table et 2 chaises pour la consultation, le centre ne disposant d'aucun ameublement. Budget: 150€

Enfin, nous avons financé la remise en état de 2 panneaux solaires afin d'éviter à la matrone de devoir accoucher les femmes à la lueur d'une torche frontale!!!.  Budget: 25€

NENE

Ici aussi, nous équipons les écoliers et l'enseignant Souleyman en matériel scolaire.  Budget: 235€

Nous finançons également le matériel nécessaire pour terminer les latrines de l'école. Budget: 230

DIMBAL

Dimbal ne faisait pas partie de nos projets et notre budget ne nous permettait pas d'approvisionner le petit Hôpital Rural en médicaments.  Nous avons néanmoins paré au plus urgent en achetant des désinfectants pour le nettoyage de la salle d'accouchement et des toilettes.  Budget: 36€

Nous laissons également à l'attention de Docteur Sidibe un peu du matériel médical que nous avons amené de Belgique, don de médecins et pharmaciens.

 

AUTRE

Tout ce que nous faisons au Mali pour soutenir les projets des populations ne serait pas possible sans l'aide précieuse sur place de notre personne relais Idrissa Boly.  C'est lui qui en 2010 nous a fait découvrir le Mali et le village de Dakawomina.  Comme beaucoup d'autres, il se retrouve sans emploi, l'activité de guide touristique étant à l'arrêt.  Depuis 2012, Idrissa est notre contact privilégié. Il est notre porte-parole et notre interprète dans nos contacts avec les chefs de village, les conseillers et les villageois.  Idrissa accepte de jouer ce rôle gratuitement comme étant sa participation à l'association et son aide à son pays.  Nous lui avons apporté un ordinateur portable et un appareil photo. Il suit les projets et nous fait des rapports sur l'évolution de ceux-ci.  

En 2013, nous lui avons acheté une moto neuve en compensation. Budget: 800€