Solidarité avec le Mali
Voyage 2019
Nous avons fait un voyage "éclair" en septembre compte tenu de la situation sécuritaire dans le centre du Mali.
Ainsi nous n'avons malheureusement pas pu nous rendre dans les villages où nous soutenons des projets, toutefois, des délégations de ces villages sont venues nous rencontrer à l'hôtel où nous résidions et nous avons pu ainsi avoir un suivi des réalisations mais surtout aussi aller de l'avant dans de nouveaux projets.
Il nous semble utile de témoigner de la situation chaotique du Centre du Mali. Le constat que nous devons malheureusement faire est que l'Etat est absolument absent de cette zone. Plus de 70.000 personnes sont réfugiées dans la région. La peur est devenue le quotidien. Il y a non seulement les djihadistes qui font des incursions dans les villages en imposant leurs règles, mais il y a aussi des milices armées qui circulent en toute liberté armés jusqu'aux dents et parés de gri-gri et amulettes.
De nombreux villages ont été incendiés et les populations massacrées. Il en est ainsi de village de Soula Ouro ou nous avions financé le creusement d'un puits et la création d'une petite école à la demande des enfants. Aujourd'hui, les femmes, enfants et personnes agées ont fui le village et se retrouvent disséminées dans des camps de fortune établis sur des terrain mis à leur disposition. Nous en avons retrouvé quelques-un et avons fourni une aide d'urgence pour 63 familles les plus nécéssiteuses (50kg de riz et 5l d'huile par famille).
Le village de Nia Ouro où nous avons participé à l'équipement du Centre de Santé est lui assailli par les réfugiés. Grâce à la solidarité des villageois, plus de 700 réfugiés ont été accueillies dans le village, des terrrains ont été mis à leur disposition pour qu'ils puissent s'y s'établir et également quelques lopins de terre pour leur permettre d'y cultiver les céréales nécessaires à leur alimentation. Cette arrivée massive de personnes, surtout des femmes et des enfants, mettent sous tension les installations du Centre de santé, notamment la pompe à eau qui a fini par donner des signes de fatigue. Nous avons donc décidé de pourvoir à la réparation de la pompe.
Le Centre de santé est à nouveau opérationnel après avoir été fermé pendant près d'un an suite au départ du médecin et de la sage femme à cause de l'insécurité.
Un Nouvel agent de santé est maintenant en place et le Centre de santé communautaire (Cescom) a pu reprendre les activités de vaccination et prodiguer les soins de première urgence. En l'absence de sage femme, c'est également l'agent de santé qui assiste les femmes lors des accouchements "sans problèmes". Si l'accouchement s'annonce difficile, il emmène la future maman vers le Centre de Santé de Reference (Cesref) de Fatoma situé à une quinzaine de kilomètres.
Nous avons également pu avancer sur le projet de jardin pour les femmes de Dakawomina.
D'autre part, nous avons rencontré la responsable de l'association "la chaine de l'espoir" à l'Hopital "Mère enfant le Luxembourg" de Bamako. En effet nous souhaitions mettre un système sur pied afin de faciliter le transfert des enfants de la région du centre du Mali vers cet hôpital et ainsi de permettre les opérations à coeur ouvert qui ne se font qu'à Bamako au sein du nouveau plateau technique dédié à la chirurgie cardiaque pédiatrique de l'hôpital. La construction d'une petite maison d'accueil à proximité de l'hôpital est envisagée et nous pourrions nous inscrire dans ce projet.
Voilà donc un résumé très succint de ce voyage qui, même s'il fut court, fut surtout très productif et riche en émotions. Nous détaillerons ultérieurement les différents projets mais vous pouvez dores et déjà en prendre connaissance sur le blog de l'association "https://dakawominanews.naniepat.be"
Enfin, si nous avions quelques apréhensions avant de partir, la lumière dans les yeux des villageois nous enlève tout doute quand à l'utilité de nous rendre sur place. Plus que jamais, au-delà des aides que nous pouvons leur apporter, le fait de continuer à aller les rencontrer est primordial.